
La fin du déterminisme génétique grâce à la compréhension de l’épigénétique
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Je vous recommande de lire l’épisode 3, avant de lire cet épisode. Vous le trouverez dans le partie actualités du site www.aureame.com
L’épigénétique vient à l’appui des mémoires transgénérationnelles en démontrant que nos expériences de vie mais également celles de nos parents peuvent déterminer notre capacité à exprimer certains gènes plutôt que d’autres. La bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas une condamnation ! En travaillant sur nous, en changeant nos modes de vie, nous pouvons changer notre épigénétique.
Cette discipline scientifique récente, qu’est l’épigénétique, démontre d’un point de vue scientifique, l’importance de travailler sur le triangle de la santé CORPS, CŒUR, MENTAL car elle fait les liens entre l’environnement, nos émotions, notre corps, nos cellules et notre ADN.
Mais comment l’épigénétique impacte les générations suivantes ?
Les « trombones » ou étiquettes épigénétiques pour faire référence à l’épisode 2, sont considérés comme transmissibles à la génération suivante lorsqu’ils sont retrouvés dans les gamètes (ovules ou spermatozoïdes). La transmission transgénérationnelle est considérée par les scientifiques lorsqu’elles sont retrouvées au moins deux générations après, chez les petit-enfants de l’individu initial.
Des équipes scientifiques ont fait des travaux sur la transmission transgénérationnelle de marques épigénétiques sur le ver Caenorhabditis elegans. L’équipe scientifique a notamment travaillé sur les histones qui sont des protéines autour desquelles l’ADN peut s’enrouler et également sur la méthylation de l’ADN, permettant tout deux de rendre une partie des séquences plus ou moins accessibles à la lecture. (voir les travaux de Susan Strome, Professeur en biologie moléculaire à l’université de Santa Cruz).
A la troisième génération de ver, l’étiquette repérée au départ est toujours présente et active. Cependant, l’étiquette n’est pas présente de la même manière dans toutes les cellules et varie selon les tissus et les types cellulaires.
Une autre étude de la chercheuse Upasna Sharma de l’université de Californie a notamment démontré chez la souris que le régime alimentaire du père influence l’expression génétique et le développement de la progéniture. Les mécanismes de transmissions sont complexes et multiples et permettent ainsi de transmettre les « souvenirs » d’une générations à l’autre.
Ces études sur les animaux comme les souris donne un éclairage de compréhension épigénétique sur les résultats d’études observationnelles. Par exemple, l’étude menée par l’épidémiologiste suédois Gunnar Kaati sur l’impact de l’alimentation d’hommes nés entre 1890 et 1920 sur leurs descendants a montré que a santé des petits-enfants est influencée par les conditions de vie qu’ils n’ont pas connues, dont leur organisme garde la mémoire. En effet, quand les grands-pères ont subi des restrictions alimentaires entre 8 et 12 ans, leurs petits-fils ont une mortalité cardio- vasculaire plus faible et une espérance de vie accrue, ceux dont les aïeux ont été bien nourris ont quatre fois plus de diabète et vivent moins vieux. Mais attention, ceci n’est pas une condamnation car tout démontre que nous sommes capables de modifier notre épigénétique (voir étude sur la méditation de l’épisode 3).